La révélation : Comment ma belle-sœur a simulé sa grossesse pour ne pas travailler
« Tu ne comprends pas, Marlene, je suis épuisée… » La voix d’Anouk tremblait, mais ses yeux évitaient les miens. Je me tenais dans la cuisine, les mains crispées sur la table, le cœur battant à tout rompre. Depuis des semaines, elle vivait chez nous, s’invitant dans notre quotidien avec ses nausées feintes et ses soupirs théâtraux. Mon frère, Luc, son mari, travaillait à l’autre bout de la France et ne rentrait que le week-end. C’était moi qui devais gérer ses humeurs, ses demandes, ses absences soudaines au dîner.
Je me souviens du jour où tout a basculé. C’était un mardi pluvieux de novembre. Je venais de rentrer du travail, fatiguée par une journée interminable à la mairie. Anouk était affalée sur le canapé, une main posée sur son ventre plat. « Tu pourrais me préparer une tisane ? J’ai des crampes… » J’ai obéi machinalement, mais une colère sourde grondait en moi. Depuis l’annonce de sa grossesse, elle n’avait plus mis les pieds à son travail à la boulangerie du coin. Elle disait que le médecin lui avait conseillé du repos absolu. Pourtant, je n’avais jamais vu d’ordonnance.
Le soir même, j’ai appelé Luc. « Tu es sûr qu’Anouk est vraiment enceinte ? » Il a ri nerveusement : « Bien sûr ! Elle m’a montré le test… » Mais il n’avait jamais assisté à une échographie, ni rencontré le gynécologue. J’ai senti un froid glacial m’envahir. Et si tout cela n’était qu’un mensonge ?
Les jours suivants, j’ai observé Anouk avec plus d’attention. Elle refusait toute visite médicale, prétextant la fatigue ou la peur des transports en commun. Elle passait des heures sur son téléphone, envoyant des messages mystérieux. Un soir, alors que je rentrais plus tôt que prévu, je l’ai surprise en train de danser dans le salon, légère et insouciante. À peine m’a-t-elle vue qu’elle s’est effondrée sur le canapé en gémissant.
Je n’en pouvais plus. J’ai décidé d’en parler à ma mère, Françoise. « Tu crois vraiment qu’elle ment ? » a-t-elle murmuré, inquiète. « Je n’en sais rien… Mais tout cela n’est pas normal. » Ma mère a soupiré : « Dans une famille, on ne devrait pas avoir à douter ainsi… »
La tension montait chaque jour un peu plus. Anouk profitait de notre gentillesse, repoussant sans cesse la date de son départ. Elle se plaignait de douleurs imaginaires pour éviter toute corvée. Un matin, alors que je partais au travail, elle m’a lancé : « Tu pourrais acheter des croissants en rentrant ? J’ai des envies… » J’ai serré les dents.
Un samedi matin, Luc est rentré plus tôt que prévu. Il voulait accompagner Anouk à une échographie qu’il avait lui-même prise rendez-vous. Je n’oublierai jamais la scène qui a suivi. Anouk a éclaté en sanglots : « Je ne peux pas y aller ! J’ai trop peur… » Luc s’est énervé : « Ça suffit ! Je veux voir notre bébé ! »
C’est là que tout s’est effondré. Anouk s’est effondrée sur le sol, hurlant qu’elle ne voulait pas perdre Luc, qu’elle avait tout inventé parce qu’elle se sentait seule et incapable d’affronter le monde du travail après son licenciement l’année précédente. Le silence a envahi la pièce.
Luc est resté figé, les poings serrés. Moi, j’avais envie de hurler et de pleurer à la fois. Ma mère est arrivée en courant après avoir entendu les cris depuis l’étage. Elle a pris Anouk dans ses bras malgré tout.
Les jours suivants ont été un enfer. Luc ne parlait plus à Anouk. Moi non plus. La confiance était brisée. Anouk a quitté la maison quelques jours plus tard pour aller chez sa sœur à Bordeaux.
Je me suis retrouvée seule dans cette grande maison silencieuse. Je repensais à tous ces moments où j’avais douté de moi-même, où j’avais cru être paranoïaque ou méchante alors que mon instinct me criait la vérité.
Aujourd’hui encore, je me demande comment on peut en arriver là entre proches. Comment peut-on trahir ceux qui vous tendent la main ? Est-ce la peur du jugement ou simplement la peur de l’échec qui pousse à mentir ainsi ?
Et vous, jusqu’où iriez-vous par amour ou par peur ? Peut-on vraiment pardonner un tel mensonge ?